Yves Baudouard

Escrime - 58 ans

 À la fin de l’envoi, il touche 

À quel moment de votre vie avez-vous « rencontré » l’escrime ?

J’avais 39 ans, ma fille venait de naître et je m’étais décidé à arrêter de fumer. Cela faisait plusieurs années que je ne pratiquais plus de sport dans un club. L’escrime m’avait toujours intéressé, l’image du mousquetaire ou de Zorro était dans un coin de ma tête depuis l’enfance. Cette discipline offre la possibilité de commencer sur le tard. A 39 ans, je savais que j’avais encore plusieurs belles années devant moi. J’avais raison, les marges de progression dans ce sport très technique sont grandes même à un « âge avancé ». Il y a cinq ans, j’ai subi une opération à l’épaule, grâce à la rééducation, je suis parvenu à continuer l’escrime. Je suis heureux de participer à des compétitions de niveau national chez les vétérans.

Que vous apporte la pratique de l’escrime ?

Je me sens vivant, j’ai le sentiment que ce sport me fait grandir. Encore à mon âge. J’ai un grand plaisir à être sur la piste, à me remettre en question, à fournir les efforts… Je fais un parallèle avec mon autre passion, la musique que j’enseigne au Conservatoire de Nanterre depuis trente ans. L’escrime, comme la musique, exige de la ténacité et de la concentration. En quelques années de pratique, j’ai atteint un niveau de « milieu de tableau » chez les vétérans qui me donne l’occasion de croiser le fer avec des anciens champions, comme Laurent Bel qui était aux J.O. de Séoul. C’est une vraie joie de les côtoyer, ne serait-ce que mettre une seule touche dans un match face à un de ces maîtres d’armes suffit à mon bonheur.  

Serez-vous devant votre écran lors des jeux Olympiques de Paris ?

J’aurais aimé être dans les tribunes du Grand Palais pour suivre la compétition d’escrime, mais je n’ai pas réussi à avoir de places. Si je mets la question écologique de côté, je classe bien évidemment les Jeux Olympiques parmi les rendez-vous planétaires mythiques. Les J.O. correspondent à un point culminant dans la vie des sportifs. Cette compétition les met aux prises avec les meilleurs sous le regard du monde entier. C’est quand même magique !