Warenne Adien

Danse - 36 ans

Un pionnier du krump

Le krump est une danse à classer dans l’art ou dans le sport ?

Le krump est un sport artistique ou un art sportif. L’un n’exclut pas l’autre. Cette danse relève de l’art, car elle réveille des émotions enfouies mais le krump est aussi un sport en ce sens où l’on dépasse les limites de son corps quand on le pratique avec sincérité. Aujourd’hui, le break dance fait son entrée aux Jeux Olympiques, cela montre que des passerelles sont possibles. Selon moi, le krump est la version contemporaine de la danse hip-hop. Le Krump a droit de citer à l’Opéra, peut-être qu’il sera un jour au cœur d’une compétition sportive mondiale…

À quand remonte votre découverte du krump ?

Comme je baignais dans la culture hip-hop depuis mon adolescence, je suis allé aux Etats-Unis en 2005 pour approfondir ma formation. C’est là que j’ai découvert le krump, quelques mois avant la sortie du film Rize de David Lachapelle. En rentrant en France, j’ai exploré cette nouvelle danse hyper expressive. C’est à ce moment que le chorégraphe José Montalvo m’a proposé de rejoindre sa compagnie. Je suis devenu danseur professionnel, j’ai tourné dix ans avec la compagnie de José Montalvo.

Que vous a apporté la danse durant toutes ces années ?

Elle m’a offert un canal d’expression. J’étais plutôt mal parti dans la vie, je ne fréquentais pas les « bonnes personnes » quand j’étais gamin dans la cité des « Pablo » à Nanterre. Grâce à la danse, je suis sorti de mon enfermement et j’ai réussi à libérer une énergie et des émotions que je n’osais pas dévoiler dans le quartier. Le krump m’a aidé à affirmer ma personnalité et à avoir un cap dans la vie.